Une plume locale a pris l'habitude de chroniquer les activités culturelles des alentours de Rodez. Il signe ses papiers du nom de Jean Dessorty. Voici ce qu'il a écrit de notre spectacle :" Du genre coriace, obstiné et qui peut faire tourner très vite son vis-vis en bourrique, tant il n’en démord pas et s’accroche à chaque mot ou expression au pied de la lettre… que ne pas exploser exige non seulement une bonne dose d’indulgence à toute épreuve et de prendre sur soi, mais aussi de conserver en toutes circonstances calme olympien et oreille attentive. «Le cas Martin Piche» relate un face à face exigeant de chaque instant entre un neuropsychiatre, petites lunettes et costard du meilleur goût, et son tout nouveau patient, lequel vient consulter pour soigner sa pathologie singulière: sa propension et sa capacité sans limite à s’ennuyer en toutes circonstances… et à mettre au plus mal les gens qui l’entourent, auxquels il distille mal-être et «neurasthénie aiguë et permanente»… Ce texte tendu à l’extrême signé Jacques Mougenot aux dialogues incisifs et pertinents autant que volontiers déstabilisants, évolue en équilibre instable et précaire pour permettre à ces deux personnages antinomiques et /ou complémentaires de tester leurs limites. «Propos confus et rébarbatifs… voire obsessionnels» pour l’un, versus indécisions et quiproquos pour l’autre, on navigue avec dextérité entre provocation volontaire ou non et réponse tempérée toute médicale pour essayer de résoudre cette énigme existentielle… «Maniaco-dépressif….schizophrène ou végétatif» c’est selon, ou logique implacable d’un névrosé en phase terminale, imbu de lui-même et manipulateur??? De cet affrontement à fleurets pas toujours mouchetés, on se régale tant les deux acteurs excellent dans leurs rôles respectifs. La Compagnie La Bulle Vagabonde originaire de la Vienne bénéficie d’une mise en scène enlevée et pétillante signée Florence Bardel qui rajoute ce soupçon de malice indispensable, lequel, in fine, fera basculer cette intrigue dans un maelstrom de folie douce pour le plus grand bonheur du public qui pouffe souvent de rires. La morale sous-jacente: «l’ennui comme fondamental quant à la condition humaine» se révèle un pied de nez iconoclaste à souhait, tout en ironie douce-amère, annonciateur du retournement de situation final. Jubilatoire et plaisir contagieux garanti. "

 

Et pour finir, cerise sur le gâteau, nous remportons le prix du jury, et deux prix d'interprétation !!!! Pô pô pô pô !!!!!!!!!!!!!!! Que du bonheur !!